Son entourage promettait un livre « sanglant ». Aquilino Morelle lui-même ne cachait pas son amertume, sa rancœur envers le chef de l’Etat. Trois ans après son départ de l’Elysée, l’heure de la vengeance est donc venue. Dans une interview au journal Le Monde, Aquilino Morelle dresse un réquisitoire sévère contre le chef de l'Etat, qui n'est pourtant pas candidat à sa réélection.
Qu'à cela ne tienne, le livre arrive le 11 janvier. L’ancien conseiller politique du président raconte au Monde avoir écrit ce livre pour expliquer la situation de la gauche aujourd’hui. Et, à ses yeux, tout est de la faute de François Hollande, qui serait allé de renoncement en renoncement.
C’est à la fin de l’année 2012 qu’il date « la première abdication de François Hollande ». « Le président renonce à prendre la tête d’une Europe de la croissance », dit Aquilino Morelle, après le G8 aux Etats-Unis. Un péché originel qui signe à ses yeux la fin du fameux discours du Bourget contre la finance, qu'il avait co-écrit.
A partir de ce moment là, les Français se « détournent » du président, contraint quatre ans plus tard de renoncer à se représenter. Un portrait sans concession : « Son intelligence ? A force de tout comprendre, il lui est arrivé trop souvent de ne rien décider… Son art de la synthèse ? Vain et illusoire quand il faut trancher. »
Aquilino Morelle résume le chef de l'Etat par ces mots : « François Hollande ne voulait pas exercer le pouvoir ; il voulait seulement être président de la République. » Mais son livre fera-t-il autant de vagues que l'ouvrage Un président ne devrait pas dire ça ? Le contexte est différent, puisque François Hollande est désormais en retrait de la bataille politique. L’Elysée refuse d’ailleurs tout commentaire sur Aquilino Morelle.