Depuis sa commercialisation il y a près de trente ans, aucun décès n'a été imputé à l'Uvestérol D. Pourtant, en 2006, l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) l'a placé sous surveillance. Ce n'est pas son contenu qui pose problème, mais son mode d'administration qui provoque chaque année une dizaine de cas de malaise vagal ou de fausses routes alimentaires.
L'Uvestérol est une solution huileuse, qui doit être administrée avec précaution. D'ailleurs sa notice est très détaillée : l'enfant doit être en position semi-assise, la tête posée sur le bras. Les indications sont nombreuses et accompagnées d'illustrations.
En 2006, après deux cas graves de malaise vagal, l'ANSM a rappelé aux professionnels de santé ce protocole très précis et le fabricant Crinex a modifié la pipette qui sert à administrer le produit.
Demande de contre-indication sans succès
Mais les effets indésirables n'ont pas cessé. En 2010, la commission nationale de pharmacovigilance a donc demandé la contre-indication de l'Uvestérol D au cours du premier mois de vie. Sans succès.
Avec la mort de ce nourrisson fin décembre, plusieurs centres régionaux de pharmacovigilance ont demandé sa suspension sur le marché. Mais l'ANSM rappelle que les causes exactes du décès ne sont pas encore connues.
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