L’Aricept, le Reminyl, l’Exelon et l’Ebixa ne servent à rien. C'est ce qu'estime la Haute autorité de santé qui demande à ce que les quatre seuls médicaments disponibles en France contre la maladie Alzheimer ne soient plus remboursés. Pire, ils provoquent des effets secondaires, sur des patients souvent très âgés, qui peuvent dans le pire des cas entraîner la mort.
Pourtant, des médecins continuent de les prescrire. Mathieu-Pierre Ceccaldi, est professeur de neurologie à Marseille : « Les professionnels spécialisés dans la maladie d’Alzheimer restent attachés à ces traitements. Il y a une efficacité qui est faible, mais qui est plutôt sur l’aspect comportemental. Il y a des patients répondeurs et des patients qui ne répondent pas. Mais ces médicaments symptomatiques n’ont pas une action importante sur la cognition. Ils ont surtout une action sur le comportement et en particulier sur l’apathie. Et certains patients qui sont traités par ces médicaments sont plus présents, sont plus réactifs, font plus de choses. Donc ces patients-là, on essaie. S’ils les tolèrent, on regarde si ca marche. Et au bout de six mois, il y a un colloque entre le patient, l’accompagnant. Et on continue ou on arrête ».
Dans tous les cas, Marisol Touraine a décidé de passer outre l'avis de la Haute autorité de la santé. La ministre de la Santé souhaite que ces médicaments soient toujours remboursés. Depuis 20 ans, ils ont couté 3 milliards d'euros à l'Etat.