Face à ses juges, Christine Lagarde n'a cessé de le marteler : ses décisions elle les assume, elle a agi avec pour seul objectif la défense de l'intérêt général.
Le dossier Tapie, l'ex-locataire de Bercy soutient l'avoir longuement étudié et avoir pesé les avantages et les inconvénients d'entrer en arbitrage. Choisir une justice privée pour mettre fin à ce contentieux judiciaire tentaculaire, vieux de 20 ans entre le Crédit Lyonnais dont l'Etat avait hérité du passif et le sulfureux homme d'affaires. Bernard Tapie reprochait à la banque de l'avoir roulé lors de la revente d'Adidas.
En 2008, il obtient donc 400 millions d'euros dont 45 millions d'euros au seul titre du préjudice moral. Il apparaîtra bien vite que Bernard Tapie a été le bénéficiaire, mais aussi l'architecte de cette sentence arbitrale, annulée depuis.
Dans cette affaire, la ministre a-t-elle été négligente ? Est-ce une faute pénale ? Non, assure l'accusation, une mauvaise décision n'est pas une négligence en soi, c'est peut-être une faute politique, en aucun cas un délit. Le procureur général Jean Claude Marin a prévenu les douze parlementaires qui composent la Cour : « c'est dans la frêle limite entre la politique et le judiciaire que vous aurez à vous déterminer ».