Migrants: bras de fer entre citoyens et autorités dans le sud de la France

Un bras de fer oppose les autorités des Alpes-Maritimes, dans le sud-est de la France, et une association de défense des migrants. Roya citoyenne et le président du département s'accusent mutuellement : d’«aide au séjour irrégulier» pour les uns et de «délaissement de mineurs isolés étrangers» pour les autres. La justice a été saisie de deux plaintes.

C'est l'association qui a tiré la première salve. Vendredi, plus de 300 habitants de la vallée de la Roya, à la frontière italienne ont déposé plainte pour « délaissement d'une personne hors d'état de se protéger ». Une plainte contre X, mais ce sont le département des Alpes-Maritimes et la région Provence-Alpes-Côte d’Azur qui sont visés, accusés d'abandonner à leur sort (et dans le froid) les mineurs étrangers qui tentent d'entrer en France.

« Les services de l'Etat, du département et de la région ne respectent aucune loi et réglementation, tant nationale qu'internationale », écrivent les auteurs de la plainte qui ajoutent que « ces mineurs souffrent intensément et risquent la mort le long des routes. »

« Poignée d'activistes »

Piqué au vif, le président du département a contre-attaqué dès le lendemain. Samedi, Eric Ciotti a dénoncé la mise en place de « filières clandestines de passage » pour les migrants par « une poignée d'activistes (...) aveuglés par l'idéologie de la mouvance d'extrême gauche ». Il appelle le ministère de l'Intérieur à « traquer, sans aucune complaisance ceux qui exploitent la misère humaine ».

« Désinformation, irresponsabilité, calomnie », répond l'association pour qui les habitants de la vallée de la Roya sont « contraints de se substituer aux pouvoirs publics pour venir en aide à des hommes, femmes et enfants souvent affamés parfois blessés, qui errent sur les routes ».

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