La députée frondeuse Aurélie Filippetti a jeté mardi 29 novembre un pavé dans la mare en disant tout haut ce que certains soupçonnent tout bas : « Moi, je suis très inquiète parce que je sens une volonté d’étouffer les primaires de la gauche, qui vient de l’Elysée, qui vient de certains responsables de Solférino. Ça, ça serait catastrophique. »
Et ce ne sont pas les propos de Bruno Le Roux, le président du groupe socialiste à l’Assemblée, qui sont de nature à rassurer les inquiets : « Est-ce que la primaire peut aboutir au fait qu’il y ait quatre à cinq candidats de gauche quand même au premier tour de l’élection présidentielle ? Ce serait le fait que la primaire n’a pas rempli son objectif. Moi, je suis pour une primaire qui remplisse l’objectif de rassemblement de la gauche. Donc pour cela, il faut qu’elle soit très large. »
On voit mal comment en quinze jours, le Parti socialiste pourrait convaincre Emmanuel Macron, Jean-Luc Mélenchon et Sylvia Pinel de participer au scrutin...
« Il y a un chemin, celui de la primaire »
Pourtant Christophe Borgel, le secrétaire national du PS en charge des élections, se veut rassurant. Pour lui, cette primaire ne peut plus être remise en cause : « Ce sera une primaire. C’est un engagement qui a été pris. Les socialistes l’ont adoptée à l’unanimité et on voit bien la dynamique que donne la réussite d’une primaire. On voit bien que, si on veut rassembler la gauche, il y a un chemin qui est celui de la primaire. »
Selon Christophe Borgel, 6 à 8% des électeurs seraient prêts à participer à cette primaire. Un élément supplémentaire à ses yeux de légitimation du scrutin.