Avec nos envoyés spéciaux à Nîmes, Véronique Rigolet et à Lille, Julien Chavanne
Il a dominé la course pendant de longs mois, et c’est finalement la dernière ligne droite la plus difficile pour Alain Juppé. Emmanuel Macron tente de lui piquer des voix au centre, son avance dans les sondages se réduit, François Fillon progresse.
Même si la dynamique a changé de camp, le maire de Bordeaux ne change, lui, pas de ligne et ne doute pas. « Après le zénith et sa super pêche, je suis heureux de terminer ici en beauté ma campagne à Lille. »
Alain Juppé déroule son programme sans s’attaquer directement à Nicolas Sarkozy ou François Fillon, comme si rien n’avait changé, mais dans la salle certains s’inquiètent comme Stéphane : « Je suis moyennement serein. François Fillon a extrêmement bien fini sa campagne, le troisième homme peut mettre un petit peu là-dedans une incertitude. »
Autre source d’inquiétude dans le camp juppéiste : la participation. A la tribune, Alain Juppé a encore une fois lancé son appel à aller voter. Peut-être le plus important depuis le début de la campagne. « Mouillons la chemise. Il faut convaincre tous ceux qui hésitent encore d’aller voter massivement dimanche prochain. »
Dans l’entourage du candidat, on regarde avec flegme la montée de François Fillon. « Il marche sur l’eau, mais on s’y attendait », glisse l’un de ses proches, avant d’ajouter : « on ne sait vraiment pas à quoi s’attendre dimanche soir. »
Nicolas Sarkozy à Nîmes : « on va gagner »
A J-2 d’un scrutin serré, c’est à ses rivaux que s’est adressé Nicolas Sarkozy fustigeant l’alternance molle incarnée, selon lui, par Alain Juppé et dénonçant la hausse de TVA prônée par François Fillon, son ancien Premier ministre, qui menace aujourd’hui sa place de finaliste à la primaire. « Je le dis à mes amis, et notamment à François Fillon, je ne veux pas qu’on augmente de 2% pour les familles, pour la classe moyenne et pour les gens les plus modestes, la TVA. Je ne l’accepterai pas. »
Et dans cette dernière ligne droite, Nicolas Sarkozy garde bien la barre à droite pour conforter son socle électoral. Il parle autorité de l’Etat, lutte sans merci contre l’islam politique et bien sûr maîtrise de l’immigration. « L’immigration doit être contenue, doit être limitée, je serai donc le président qui rétablira dès le 7 mai les contrôles à toutes les frontières de l’Hexagone. »
Nicolas Sarkozy a multiplié toutes les références à ce qu’il fera le 7 mai 2017, comme si la primaire était déjà gagnée. « Eh bien moi, je sens qu’on va gagner mes chers amis, qu’on va gagner parce que nous sommes la France, parce qu’ici c’est la France et que nous voulons tout donner à la France. »
Fillon promet de créer « la surprise »
Enfin, le troisième homme de cette primaire, celui qui espère créer « la surprise » et perturber le duel annoncé, c'est François Fillon. L'ancien Premier ministre de Nicolas Sarkozy, qui a effectué une remontée spectaculaire dans les sondages ces derniers jours, a, lui, choisi Paris pour son dernier meeting. « Nous nous battons pour redresser notre pays », a lancé François Fillon devant plus de 4 000 supporteurs.
Alors que la campagne officielle avant le premier tour est achevée, le nombre de votants pour ce scrutin inédit à droite reste la principale inconnue. Entre deux et quatre millions d’électeurs sont attendus.
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