Novembre, le mois sans tabac en France

A l'initiative du ministère de la Santé, « Moi(s) sans tabac » invite les fumeurs à arrêter de fumer pendant tout le mois de novembre avec l'aide de leur entourage, de professionnels et d'outils mis en place pour les accompagner dans cette démarche. Cette opération s'inspire d'une expérience efficace menée au Royaume-Uni et qui augmente de 5% les chances d'arrêt définitif de la cigarette.

Chaque année, le tabac est responsable de 78 000 décès soit plus de 210 morts par jour (chiffres de 2010). Cancers, maladies respiratoires...les dangers du tabac sur la santé sont multiples. Mais selon les cardiologues, l'un d'entre eux n'est pas suffisamment mis en avant dans les campagnes de sensibilisation : le lien entre le tabagisme et les complications cardiaques précoces chez les fumeurs. 

«Le tabac a un mécanisme d’actions qui mène aux maladies cardiovasculaires. C'est un mécanisme de thrombose, ça veut dire qu’il se forme des caillots dans l’artère. Et ce caillot se forme brutalement sur une artère qui fonctionnait parfaitement jusque-là. Ce qui explique que les infarctus qui surviennent chez les gens de moins de 50 ans, dans la très très grande majorité des cas surviennent chez les fumeurs. Et exclusivement chez les fumeurs, 80% de ces sujets ont le tabac comme facteur de risque et souvent que le tabac», explique le Pr Daniel Thomas, cardiologue et membre du Comité national de lutte contre le tabagisme.

De plus en plus d'hommes font des infarctus avant 50 ans et parmi eux, il y a 80% de fumeurs. «Les hommes fumeurs font des infarctus beaucoup plus jeunes, et les femmes fumeuses vont les faire comme les hommes plus jeunes également, et à des âges où on ne voyait pas d’infarctus chez les femmes. Et on voit sur le plan épidémiologique, une augmentation de 25% de plus d’infarctus en 2013 qu’en 2008 chez les femmes de 45 à 55 ans. Ça, c’est vraiment quelque chose qui doit alerter et qui doit faire donner le même discours aux femmes qu’aux hommes par rapport au tabac», martèle le cardiologue Daniel Thomas.

«Moi(s) sans tabac»
, est une opération calquée sur une opération britannique lancée en 2012, «Stoptober», destinée à inciter les fumeurs à arrêter leur consommation de cigarettes pendant 30 jours. Cela a été un succès puisqu'elle a multiplié «par cinq les chances d'arrêter de fumer définitivement», selon la ministre de la santé Marisol Touraine.

Par ailleurs, à partir de ce 1er novembre, le forfait annuel de remboursement des substituts nicotiniques passe à 150 ans, au lieu de 50 euros. Cette mesure voulue par le gouvernement est destinée à faciliter l'accès des fumeurs aux outils de sevrage, comme les patchs, les pastilles ou les inhalateurs.

 

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