Avec notre correspondant à Marseille, Stéphane Burgatt
Aux pieds des tours de la cité la Busserine, Alain Juppé refuse l’affrontement par médias interposés. « Je ne suis pas venu voir Nicolas Sarkozy, je suis venu voir les habitants du quartier. Alors, ne mélangeons pas tout », lance-t-il.
Cette journée marseillaise était pour lui au départ. C’est lui qui le premier avait prévu son meeting ici, avant que Nicolas Sarkozy choisisse à son tour de venir y battre campagne. Le problème pour Alain Juppé, c’est que Nicolas Sarkozy est ici comme chez lui. En terme de scores électoraux et d’amis politiques, quand l’ex-Premier ministre s’affiche avec cinq soutiens locaux, l’ancien président peut lui compter sur l’appui inconditionnel de toutes les figures provençales du parti Les Républicains.
Et dans une salle qui accueille traditionnellement des galas de boxe, devant près de 2 000 personnes, le candidat Sarkozy cogne contre un favori des sondages qu’il juge ambigu dans ses relations avec le centriste François Bayrou. « L’ambiguïté, le mensonge, la compromission, ça fait cinq ans qu’on les subit. Je ne veux pas d’une alternance molle », assène-t-il.
Les deux hommes auront joué la même partition lors d’une séquence : la rencontre avec des policiers dans une mairie de secteur pour Sarkozy, dans un commissariat d’une zone sensible pour Alain Juppé, pressé d’éteindre la polémique de propos qui lui sont prêtés sur un éventuel désamour « des flics » et sur lesquels Nicolas Sarkozy n’a pas manqué d’appuyer lors de son entretien privé.