France: léger rebond de croissance au troisième trimestre

Les chiffres de la croissance en France ont été annoncés ce vendredi matin 28 octobre 2016 par l'Institut national des statistiques (INSEE) : l'économie française a légèrement renoué avec la croissance au troisième trimestre. Après un trou d'air au deuxième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,2 % au troisième trimestre.

On appelle cela un rebond de croissance. Après un mauvais deuxième trimestre - en repli, même, puisque la croissance avait été négative, à moins 0,1 % -, l'économie française repart. C'est une bonne nouvelle pour le gouvernement. Le ministre de l'Économie Michel Sapin a d'ailleurs confirmé, ce vendredi matin 28 octobre 2016, que le gouvernement maintenait ses prévisions de croissance à 1,5 %, prévisions sur lesquelles le budget 2017 a été construit, même s'il a aussi reconnu qu'il serait plus difficile que prévu d'atteindre cet objectif.

1,5 % de croissance, c'est un chiffre-clé. Il est souvent présenté par les économistes comme le niveau de croissance nécessaire pour faire reculer le chômage. Avec une croissance à 1,5 %, l'activité est assez dynamique pour créer des emplois, l'économie crée suffisamment d'emplois pour absorber les nouveaux arrivants sur le marché du travail. Il faut quand même rappeler que l'INSEE prévoit pour 2016 une croissance à 1,3 % et non pas à 1,5 %.

Quand le bâtiment va, tout va

Il y a tout de même une bonne nouvelle : c’est le redémarrage de la production dans la construction. La demande de logement neuf est en hausse de 7,4 %, et les permis de construire accordés pour les logements neufs ont bondi de 17,3 %. Il est un dicton, sur lequel tous les économistes s'entendent : quand le bâtiment va, tout va. Autrement dit, lorsque la demande de construction repart, c'est le signe que tous les acteurs économiques, les particuliers, les entreprises et les pouvoirs publics peuvent investir dans l’immobilier, chacun à leur niveau.

Au troisième trimestre, la production de biens et de services a augmenté, mais redémarre après une forte baisse, un net repli. La France est sur un sentier de croissance, a dit ce matin le président français, mais elle est encore trop faible. En effet, chaque hausse enregistrée au troisième trimestre répond à une baisse le trimestre précédent, des à-coups que l'on retrouve trimestre après trimestre depuis la crise financière. L’activité économique a bien du mal à allumer tous ses voyants au vert au même moment et sur la durée.

Grèves, attentats et intempéries ont plombé la croissance au deuxième trimestre

Michel Sapin est revenu sur les raisons du repli de la croissance au deuxième trimestre. Trois éléments expliquent cette croissance négative, des évènements « ponctuels », « dont on peut dire et espérer, a dit Michel Sapin, qu'ils ne se reproduiront pas ».

Les événements en question, on les connaît. Il y a, bien sûr, eu les grèves du printemps contre le projet de loi de réforme du Code du travail, notamment dans le secteur de l'énergie : on se souvient des raffineries bloquées, des pompes vides dans les stations essence, des manifestations et des grèves dans les transports, sans commune mesure avec les grandes grèves de l'hiver 1995 contre le plan Juppé sur les retraites - le pays avait été complètement paralysé il y a 20 ans, et celles-ci avaient coûté 0,2 % de croissance à la France au quatrième trimestre.

Les grèves mais aussi les attentats du début de l'été expliquent la croissance négative du deuxième trimestre 2016. Les attentats de cet été affectent le secteur du tourisme, déjà à la peine depuis les attaques contre Charlie Hebdo en janvier 2015. Enfin, la France a connu ces six derniers mois des intempéries exceptionnelles qui ont gâché, voire même ruiné certaines récoltes, notamment pour le blé dont les exportations seront cette année en très forte baisse. Le commerce extérieur plombe encore la croissance, et ce malgré les efforts entrepris pour améliorer la compétitivité des entreprises françaises.

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