Il parle, disent ses amis, avec l’émotion d’un homme trahi. Président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone devant les députés s’en prend au président : « Il y a une distance entre lui et les Français, on a un problème d’incarnation, il faut régler cette question ». La régler sans aller jusqu’à prononcer les mots de la rupture, ça veut dire tout faire pour empêcher Hollande d’être candidat.
Lui aussi flirte avec la ligne jaune, Manuel Valls se dit loyal certes, mais plus jamais il n’ajoute « loyal au président ». Désormais c’est cette formule qu’il emploie : « loyal à mon camp ».
Sous couvert de l’anonymat, les propos des cadres de la majorité se font chaque jour plus violents : « Il nous fait honte », lâche un ministre. « La panique pointe ». Résumé glacial d’une autre ministre. Hollande candidat, c’est une présidentielle qui va se faire sur sa personnalité, « ses femmes, ses journalistes, ses incohérences ».
Dans le carré des fidèles, pour l’instant, personne ne craque. Et un député désabusé ajoute : « Les socialistes ne sont pas encore au stade où ils voudraient tenir le couteau de Brutus ». Surtout, Valls, Taubira, même Royal tous les noms de potentiels candidats sont agités dans les couloirs du PS ou de l’Assemblée. Mais il n’y a aucun plan B pour faire l’unanimité.