France: l'opposition dénonce l'absence de débat sur l'envoi de 150 militaires en Irak

Le traditionnel débat sur les opérations militaires de la France s'est tenu ce mercredi 19 octobre à l'Assemblée nationale. Si les derniers engagements, particulièrement contre l'organisation Etat islamique, ont fait l'objet d'un certain consensus, l'opposition dénonce à présent la décision d'envoyer près de 150 militaires supplémentaires, ainsi que des pièces d'artillerie en Irak.

L'armée est très sollicitée en France dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, mais aussi à l'étranger, avec près de 10 000 soldats déployés, en grande majorité pour lutter contre la menace jihadiste au Sahel et au Moyen-Orient.

Afrique, Irak, Syrie, Libye, les engagements extérieurs de la France coûtent cher, comme l'a rappelé le Premier ministre Manuel Valls, à l'ouverture du débat : « Plus de 4 000 hommes au Sahel, plus de 4 000 hommes au Levant, issus de toutes nos armées de terre, de l’air, de la marine. En 2016, le surcoût des opérations extérieures dépassera le milliard d’euros pour le budget de la défense. »

Après l'annonce de l'envoi de 150 soldats supplémentaires mi-septembre combattre sur le sol irakien, sans l'aval du Parlement, dans les rangs de l'opposition, on dénonce l'absence de débat. « Que fait la France en Irak ? Quels sont les risques d’engrenage ? Rien de tout cela ne sera sanctionné par un vote que la représentation nationale », réagit Pierre Lellouche, député Les Républicains.

« Prolongement » de la mission irakienne

« Pour quoi faire ? », répond le ministre de la Défense, la France est présente militairement en Irak depuis deux ans à travers des opérations de formations. « Le déploiement récent d’une unité d’artillerie dans la région de Mossoul est le simple prolongement de la mission d’appui des forces françaises aux forces irakiennes, explique Jean-Yves Le Drian. Engagés au sol contre Daech, ils n’avaient aucune raison de recourir à nouveau à un vote du Parlement en la matière. »

Avec une armée française sur tous les fronts au Moyen-Orient et au Sahel, les hommes et le matériel sont en surchauffe, constate Philippe Folliot : « Moins de 40 % des hélicoptères de l’armée de terre sont en mesure de voler et moins de 65 % des véhicules sont en état de rouler », pointe l'élu centriste.

Comme toute chose, les opérations extérieures ont une fin, conclut le ministre de la Défense. « Moi, je suis très heureux de constater que nous pouvons fermer l’opération Sangaris le 31 octobre prochain », assure Jean-Yves Le Drian. La France compte maintenir tout de même 200 à 300 hommes en Centrafrique.

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