Les anciens présidents de la République verront bientôt les privilèges dont ils bénéficient se réduire. La disposition fait suite à un décret qui a été publié ce mercredi au Journal Officiel. Elle instaure une dégressivité des moyens accordés aux anciens chefs d’Etat français.
Le décret énonce qu’« au-delà » de cinq ans après la fin des fonctions de chaque président, le nombre des « collaborateurs permanents » passe de sept à trois, celui des agents de service de deux à un. Pour les anciens présidents « investis avant le 15 mai 2012 », en l'occurrence Valéry Giscard d'Estaing, Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy, ce délai de cinq années « court à compter de la date d'entrée en vigueur du présent décret ». Pour François Hollande et ses successeurs, le délai commencera en revanche à courir dès la cessation de leurs fonctions.
Un rapport commandé par l'Elysée
François Hollande avait demandé fin 2013 au vice-président du Conseil d'Etat, Jean-Marc Sauvé, et à Didier Migaud, Premier président de la Cour des comptes, d'« évaluer les moyens » mis à disposition par l'Etat pour les anciens présidents de la République en proposant des « évolutions ». Ce rapport, dévoilé par Mediapart le 20 septembre, chiffre les dépenses engagées à 10,3 millions d'euros annuels, dont l'essentiel (6,8 millions) pour les dépenses de protection.
Il proposait notamment une dégressivité de certains avantages à partir de la dixième année suivant la fin des fonctions, pour des mesures s'appliquant à partir de la présidence de François Hollande (les précédents, dont Nicolas Sarkozy, bénéficieraient d'une « mesure transitoire »).
Promis, juré, cette mesure n'a rien à voir avec une échéance à venir, affirme le porte-parole du gouvernement Stéphane Le Foll : « Ca n'a rien à voir avec les questions présidentielles, mais par contre, cela a voir avec le fait que les dépenses, liées à l'Elysée par exemple, ont été réduites dès le début du quinquennat de François Hollande, que l'ensemble des rémunérations, que ce soit du président de la République, du Premier ministre et des ministres, ont été réduites de 20 à 30% dès le début de ce quinquennat. Donc cela reste dans la même veine, dans les mêmes lignes, dans les mêmes objectifs. »
La défiance à l'égard des institutions reste une préoccupation de François Hollande.
Demain jeudi, le président de plus en plus candidat sans le dire fera des propositions pour, dit-on à l'Elysée, rénover la vie publique. Les institutions, un sujet moins risqué qu'un engagement sur une courbe du chômage qui ne se retourne pas.
(Avec AFP)