La préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, justifie cet arrêté par la crainte de débordements et de troubles graves à l'ordre public qui s'étaient produits lors des précédentes manifestations. Elle dénonce aussi le risque d’affrontements entre extrémistes d’ultra-gauche et d’ultra-droite présents dans le Calaisis en marge de la manifestation.
Mais pour le porte-parole de la Coalition internationale des sans-papiers et migrants, Anzoumane Sissoko, la préfecture redoute en premier lieu la très forte mobilisation en solidarité avec les migrants. Il revient sur les motifs du rassemblement :
« On n’est pas contre le démantèlement de la junte. On est contre la solution aujourd’hui que le gouvernement propose, parce que, à chaque fois, ils détruisent des camps depuis un an et demi à Paris, le lendemain les gens reviennent encore. On leur a proposé des hébergements de deux ou trois jours. Ce n’est pas la solution. Et même ceux qui sont admis au séjour à la ville, le papier, ça ne remplace pas le toit. Et en France, il n’y a rien. J’ai été en Allemagne, en Italie, en Suisse, en Belgique, il y a des structures adaptées pour accueillir les gens pendant plusieurs années, jusqu’à ce qu’ils soient autonomes. En France, cela n’existe pas. Donc, ce sont les raisons de notre colère, et c’est pour cela qu’on soutient les migrants ».
La Coalition internationale des sans-papiers et migrants a saisi le juge des référés du tribunal administratif de Lille pour contrer la décision de la préfète du Pas-de-Calais et lance un appel à une nouvelle manifestation à Calais début, novembre.