En France, les discriminations sur le marché du travail touchent d'abord les femmes, mais aussi les descendants d'immigrés ou encore des populations des départements d'outre-mer. Et leurs conséquences pour l'économie française sont lourdes : 150 milliards d'euros exactement.
L'étude de France Stratégie s'est penchée sur les personnes victimes de discrimination en raison de leur sexe, de leur origine, de leur lieu de résidence et de leur handicap. Leurs situations ont été comparées à une population de référence.
« Sur les questions de salaire, c’est permanent. Si vous êtes originaires d’Afrique, des DOM ou si vous êtes une femme, vous avez des salaires plus faibles », explique Jean Pisani-Ferry, de France Stratégie. Les femmes sont les premières victimes, elles gagnent en moyenne 12% de moins que les hommes.
Réduire ces inégalités et assurer un meilleur accès à l'éducation et aux postes élevés des populations discriminées dégageraient des richesses pour tout le pays. « Nous n’avons pas supposé qu’on éliminait complètement les discriminations, mais tout simplement qu’on les réduisait. Nous aboutissons à 7 points de PIB. Ça veut dire que si on résorbe ça en 20 ans ça fait 0,3 point de croissance par an. Ce qui fait au total 150 milliards. Tout ça est très substantiel », conclut Jean Pisani-Ferry.
Aux Etats-Unis, la réduction des discriminations hommes femmes et raciales a permis de créer près de 20 % de croissance au cours des 50 dernières années.