Pour ceux qui ont vécu cette soirée, le traumatisme est toujours présent. « C’était très angoissant. C’est sur toutes les lèvres, c’est dans nos têtes », raconte une Niçoise présente sur la promenade des Anglais le 14 juillet. Cachée derrière une poubelle pendant de longues minutes, elle a aujourd’hui du mal à passer à autre chose. Cet été, elle est partie une semaine en vacances pour couper. « Ça m’a fait du bien de ne plus être dans ce contexte où l'on en parle sans arrêt finalement », raconte-t-elle.
L'attentat est présent partout à Nice. Dans les esprits, dans l'atmosphère, dans les discussions. « Tout le monde, je pense, chaque semaine, relate une pensée pour cet événement, lorsque par exemple on croise un camion frigorifique blanc mal stationné. Je pense qu’il y a une tension qui est latente et présente chez tout le monde aujourd’hui », confie Olivia Chalus, l'avocate niçoise de plusieurs familles de victimes.
Olivia Chalus dit que les victimes qu’elle a rencontrées restent extrêmement affectées. Mais en plus de ce traumatisme se pose la question de l’indemnisation. « Elles ne sont pas dans une recherche d’indemnisation pour de l’argent, elles sont dans une recherche de reconnaissance de leur état de victimes », indique-t-elle. L’avocate redoute maintenant le moment où elles recevront les propositions d’indemnisation définitives. « Elles seront à ce moment-là confrontées à une réalité qui pour elles, sera acceptable ou inacceptable », prédit Olivia Chalus.