Apologie du terrorisme: huit mois de prison pour Jean-Marc Rouillan

Le cofondateur d'Action directe avait trouvé « très courageux » les auteurs des attentats de Paris.

Avec notre envoyé spécial au palais de justice de Paris,  Franck Alexandre

Huit mois de prison. Des deux côtés de la barre, une telle sévérité a surpris. Il est vrai que Jean-Marc Rouillan est un récidiviste du dérapage verbal. Déjà condamné pour avoir dit dans la presse qu'il ne crachait pas sur ce qu'il avait fait, cette fois, l'ancien d'Action directe est condamné pour avoir dit dans une revue confidentielle qu'il trouvait « courageux » les terroristes des attentats de Paris.

Aux yeux de Gérald Pandelon, son avocat, Rouillan paye pour son passé. « Les limites de la liberté d'expression n'ont pas été franchies, sauf à considérer dans un Etat de droit qu'un simple jugement moral, fut-il absurde, soit répréhensible juridiquement. Je considère que la sanction est lourde et assez peu méritée », déplore-t-il.

Cette sanction est avant tout un encadrement de la liberté d'expression, estime au contraire Antoine Casubolo-Ferro, l'avocat de l'Association française des victimes du terrorisme. « On ne peut pas dire que des types qui sont descendus d'une voiture avec des kalachnikovs, qui ont tiré sur des gamins, qu'ils soient dans des bars au Bataclan, étaient des gens courageux ! On ne peut pas dire n'importe quoi et faire n'importe quel dégât avec des mots ! » s'insurge-t-il.

Jean-Marc Rouillan, actuellement en liberté provisoire, reconnait qu'il a été maladroit. Il devrait faire appel de ce jugement.

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