Les proches de Hollande jugent sévèrement la démission de Macron

Personne n’est surpris à l’Elysée de la démission d’Emmanuel Macron. Les rumeurs de départ étaient persistantes depuis plusieurs mois. Au lendemain de cette démission, certains amis de François Hollande, qui ont toujours détesté Emmanuel Macron, ne se privent pas de commentaires sévères.

C’est une des très rares réactions officielles d’un compagnon de route du président : « La seule question qui vaille est celle de la loyauté au président. » Il s’agit des propos de Bruno Le Roux, patron des députés socialistes, sur Twitter.

Voilà qui signe le choix tactique du président : laisser à Emmanuel Macron la responsabilité de la rupture, lui faire endosser les habits de Brutus - le traître -, cette figure classique en politique jusqu’ici toujours sanctionnée par les électeurs.

Le président, un brin condescendant, a parlé d’Emmanuel Macron comme un garçon « simple et gentil ». Un député loyaliste se montre lui bien plus cruel et décrit l’ex-ministre comme « habité », « en plein délire messianique ». Quand l’ex-ministre, chouchou des sondages, laisse dire qu’il cherche des parrainages pour 2017, en face on répond « même pas peur », comme leur champion.

Les légitimistes veulent croire que le temps joue pour le président, pôle de stabilité, au-dessus des hurluberlus. Comprendre les ex-ministres qui le défient... Classique démarche de président sortant : miser encore et toujours sur la posture de chef de l’Etat. C’est le dernier atout de François Hollande.

« Rien n’est possible sans action collective », a dit François Hollande

A la sortie du premier Conseil des ministres sans Emmanuel Macron ce mercredi, tous les ministres ont évité les micros des journalistes, sauf Ségolène Royal, qui a déclaré : « Il n’y a pas de plus grand honneur quand on est engagé dans la vie politique que de servir son pays dans le gouvernement de la France. C’est un effort de chaque instant, c’est une exigence, c’est un désintéressement, c’est une concentration permanente. »

« Rien n’est possible sans action collective », a dit François Hollande lors de ce Conseil. Un message à son équipe, mais aussi à Emmanuel Macron.

En creux, la critique du comportement et du parcours de Macron est très sévère. C’est aussi une manière de se rassurer. « La politique, dit un conseiller, c’est un long chemin. On ne s’improvise pas candidat à l’élection présidentielle. » D’autres ont des mots très durs, et parlent de « duplicité » d’Emmanuel Macron. Désormais, l’ex-ministre sera la cible des amis du président.

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