A l’entendre, Emmanuel Macron veut servir l'intérêt général et non une ambition personnelle : « Je souhaite aujourd'hui entamer une nouvelle étape de mon combat, et construire un projet qui serve uniquement l'intérêt général. »
Macron essaie ainsi de répondre aux attaques de ceux qui lui reprochent de trahir François Hollande. Il rend un hommage a minima au président, qui lui a mis le pied à l’étrier en politique.
Et Emmanuel Macron justifie sa démission en affirmant qu'il a « touché du doigt les limites de notre système politique ». Il estime que sont nécessaires des « transformations en profondeur de notre système politique, économique, social, qui demeure trop largement bloqué ».
Il affiche son objectif : « Je suis déterminé à tout faire pour que nos valeurs, nos idées, notre action, puissent transformer la France dès l'année prochaine. »
Même s'il ne dit pas encore qu'il est candidat, Emmanuel Macron prépare un projet présidentiel.
Piques lors de la passation de pouvoir entre Macron et Sapin
Lors de la passation de pouvoir à Bercy, les premiers mots d'Emmanuel Macron ont été pour ses collaborateurs avec qui il a écrit la loi portant son nom. Elle a notamment ouvert à la concurrence le transport par autocar. Après des années d'attentisme, insiste Emmanuel Macron.
Avec sa loi, l'ex-ministre s'est aussi opposé à son propre camp. Il a pu briser à d'autres moments l'unité du gouvernement, déclarant à ses collaborateurs : « Gardez cette volonté de servir l'Etat et conservez l'indispensable insolence et le goût pour la liberté des idées. »
Mais Bercy a un nouveau dirigeant, Michel Sapin, et dès sa prise de fonctions, ce proche du président de la République recadre ses nouveaux collaborateurs. « La France a besoin de talents (...). Elle a aussi besoin de stabilité pour la mise en oeuvre des décisions. » Et Michel Sapin de demander, en filigrane, à Emmanuel Macron, de ne pas faire de vagues défavorables au gouvernement.
A huit mois de la présidentielle, le bateau Hollande fait déjà face à de nombreux remous.