Son entourage a laissé peu de place au doute : Arnaud Montebourg va bien se lancer dans la course pour 2017. Mais contrairement à Benoît Hamon, qui est sorti du bois le 16 août, il ne devrait pas annoncer sa participation à la primaire de la gauche. En tout cas, pas tout de suite.
L’ancien ministre ne veut pas être piégé dans un scrutin verrouillé par le Parti socialiste (PS), organisé pour favoriser François Hollande. Arnaud Montebourg souhaite que le vote soit le plus large possible et pas seulement limité aux militants du PS.
Devenir une « alternative » à Hollande
Ce dimanche après-midi, le défenseur du « made in France » va bien évidemment parler économie. Mais le défi pour lui consistera à élargir son champ d’action et à se montrer crédible dans d’autres domaines régaliens où il fait figure de novice, comme la sécurité ou l’international.
Car son ambition consiste à devenir « l’alternative » à François Hollande, rassembler tous les déçus du hollandisme et ne pas être cantonné au rôle de porte-parole des frondeurs socialistes. Loin de la « cuvée du redressement » et de sa photo en marinière, Arnaud Montebourg veut gagner une crédibilité élyséenne.
Arnaud Montebourg dégaine ses idées
La stratégie d'Arnaud Montebourg passe donc par la présentation, ce dimanche, d'un « projet France » : 25 propositions qui vont du social à la sécurité. L'ancien ministre propose par exemple le retour d’un service national obligatoire pour les jeunes : six mois dans le civil ou dans l’armée.
Il affiche aussi un protectionnisme assumé, quitte à rompre avec les lois européennes en donnant la priorité aux entreprises françaises dans les appels d’offres de l’Etat. Et veut par ailleurs aider 4 millions et demi de locataires d’un logement social à devenir propriétaires.
Et puis, mesure « choc » : l’annulation de toutes les hausses d’impôts décidées ces cinq dernières années pour les classes moyennes et populaires. Sur les institutions, l’ex-promoteur de la Ve République enterre enfin l’élection des sénateurs et propose de tirer au sort des citoyens.