Mort d’Adama Traoré: la famille demande le dépaysement de l'enquête

En France, l'enquête sur la mort d'Adama Traoré, va probablement être transférée d'une juridiction à une autre. C'est ce qu'on appelle un « dépaysement » dans le jargon judiciaire. Le jeune homme, âgé de 24 ans, est mort le 19 juillet dernier des suites de son interpellation par les forces de l'ordre. Les proches d'Adama Traoré réclament donc ce dépaysement au motif que les gendarmes mis en cause seraient trop proches de la juridiction actuellement en charge de l'enquête.

C'est le procureur de Pontoise Yves Jannier qui est pour l'instant chargé de l'enquête. Mais son attitude est pointée du doigt par Yassine Bouzrou, l'avocat des proches d'Adama Traoré. Les désaccords sont nombreux entre les deux parties et c'est la communication de certains éléments de l'enquête par le procureur qui dérange l'avocat.

Par exemple, sur l'usage de drogue du jeune homme décédé. Le 11 août Yassine Bouzrou affirme que les examens démontrent une absence de stupéfiant. Le lendemain Yves Jannier, le procureur, contredit cette version en expliquant qu'Adama Traoré a consommé du cannabis, probablement une à deux heures avant son décès.

Un détail important dans l'enquête où l'origine de la mort a été établie : Adama Traoré est décédé d'un manque d’oxygène. L'avocat de la famille estime donc que le procureur chercherait à défendre les gendarmes mis en cause.

Pour plus de sérénité, le procureur général de Versailles envisage donc de confier l'enquête à une autre juridiction. Selon lui, la nature des mises en cause des trois gendarmes du Val d'Oise légitime cette délocalisation.

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