Etude Ifop: les catholiques français plus méfiants à l’égard de l’islam

Selon une étude de l’institut de sondages Ifop publié ce week-end par Le Monde, les catholiques français seraient de plus en plus méfiants envers l’islam. Un durcissement qui semble avoir été provoqué par l’assassinat du père Jacques Hamel à Saint-Etienne-du-Rouvray.

Le pape François lui-même l'a répété : « Il n'est pas juste d'identifier l'islam avec la violence ». Mais rien n’y fait, la méfiance des catholiques pratiquants envers l'islam augmente. En juillet 2016, 45 % des catholiques pratiquants estiment ainsi que l'islam représente une menace, selon l’étude de l’Ifop. Il y a un peu plus d'un an, ils n'étaient que 33 % à exprimer cette opinion, guère plus que les 32 % de l'ensemble des Français.

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Plus spectaculaire encore, en février 2015, après les tueries de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher, 64 % des catholiques pratiquants rejetaient l'amalgame entre les musulmans vivant paisiblement en France et les islamistes radicaux. En juillet dernier, ils n’étaient plus que 49 % à refuser cet amalgame.

L’assassinat du père Jacques Hamel lors de l’attaque de Saint-Etienne-du-Rouvray et les autres récents attentats, comme celui de Nice, semblent avoir provoqué un net durcissement au sein des catholiques.

A en croire Jérôme Fourquet de l'Ifop, le choc face à l'horreur des attentats ne serait pas la seule raison de ce durcissement. Les catholiques ne se sentiraient pas seulement menacés par les islamistes radicaux, mais par l'islam tout court, avance le directeur du département opinion de l'Ifop, qui parle de « l'idée d'une concurrence, d'une asymétrie entre la religion catholique, historique, mais en déclin démographique, et un islam perçu comme en pleine dynamique ».

Pour Sophie Gherardi, la fondatrice du Centre d'étude du fait religieux contemporain, l’arrivée en France de chrétiens d’Orient fuyant la guerre en Syrie pourrait être une autre explication. « Ce sont des chrétiens chassés par des islamistes, que les communautés catholiques en France accueillent. On a donc là une espèce de vision directe de cette "guerre de religions", si l’on peut dire, qui se déroule au Moyen-Orient », estime-t-elle.

Les catholiques pratiquants se montrent en revanche de plus en plus ouverts sur la question des migrants. Selon un sondage d’avril 2016, 54 % d’entre eux se déclarent favorables à l'accueil des migrants. Un mois avant, ils n'étaient encore que 38 %. Entre ces deux dates, le pape avait fait une spectaculaire démonstration de solidarité en accueillant des migrants au Vatican.

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