Le téléphone sonne deux fois plus que d'habitude cet été dans la permanence parisienne de SOS Racisme. Au bout du fil, les victimes racontent leur histoire. Agression, discrimination à l'embauche, insultes... Les exemples sont de plus en plus nombreux, comme l'explique Marina Belliard qui s'occupe des procédures judiciaires au sein de l'association.
« On a eu le cas d'un père de famille septuagénaire qui a été violenté. L'auteur des coups lui a proféré des injures raciales faisant référence à l'égorgement, sachant que l'attentat de Saint-Etienne-du-Rouvray avait eu lieu la veille », rapporte-t-elle.
Pour l'association, ce regain d'actes racistes est une conséquence directe des attentats. Selon Dominique Sopo, le président de SOS Racisme, c'est d'ailleurs la stratégie du groupe Etat islamique.
« Daech, à travers ces attentats, poursuit un but explicite qui d'ailleurs est très clairement exprimé chez ses théoriciens, dans ses publications, qui est de faire en sorte qu'il y ait des ruptures irrémédiables entre les populations non musulmanes et les populations musulmanes, explique-t-il. Pour augmenter l'emprise sur ces populations, il faut qu'elles soient marginalisées et stigmatisées dans les sociétés européennes, qui sont des sociétés honnies par Daech. »
L'année dernière, les actes de violences envers les musulmans avaient plus que doublé. Le nombre de menaces verbales avait explosé.