Emmanuel Macron fait un pas de plus vers 2017

Emmanuel Macron s’est offert mardi 12 juillet un meeting devant 3 000 personnes qui ont rejoint son mouvement politique En Marche!, à la Mutualité, une salle emblématique de Paris. Un rassemblement qui avait des airs de démonstration de force pour celui qui n’est pas encore officiellement candidat à la présidentielle de 2017, mais qui fait tout pour s’y préparer.

Dans la salle de la Mutualité, à Paris, ce mardi, l’enthousiasme était à la hauteur des attentes de ceux qui ont rejoint En Marche !, le parti créé par le ministre de l'Economie en avril dernier.

Et lorsqu’il a pris la parole pour son premier meeting, Emmanuel Macron, qui revendique de faire de la politique autrement, a tout de même utilisé une vieille recette. « Nous sommes plus de 3 000 ce soir », a-t-il lancé, comme une réponse à tous ceux qui mettent en doute sa capacité de mobilisation, Manuel Valls en tête.

L’après-midi même, le Premier ministre avait déclaré : « Il est temps que tout cela s’arrête. » Alors Emmanuel Macron l’a encore une fois défié : « Ce mouvement, plus rien ne l’arrêtera, a promis le ministre de l’Economie. Nous le porterons ensemble jusqu’en 2017 et jusqu'à la victoire. »

Pas encore d'officialisation

Emmanuel Macron met donc le cap sur la présidentielle, mais n’officialise pas sa candidature. Il conjugue encore le « nous » et pas le « je », et il ménage François Hollande. « Le président de la République m’a fait confiance et je ne le remercierai jamais assez », a-t-il assuré.

Mais dans la salle, ses soutiens ne doutent plus qu’il se lancera. « Pour moi, il est candidat », se réjouit une participante. « Il l’a un peu dit quand même, non ? » abonde un autre partisan.

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Des ambitions affichées et une vision esquissée, celle d’une France réconciliée. Emmanuel Macron a parlé sans notes, en marchant pendant près d’une heure et demie, et il a fixé des rendez-vous. « Imaginez où nous serons dans trois mois, dans six mois, dans un an ! » s'est-il même pris à rêver.

Mais avant cela, une question se pose toujours plus : Emmanuel Macron peut-il rester au gouvernement ?


  ■ L'Elysée impassible, les ministres peu bavards

Une image en tout cas en dit long sur le climat à l'Elysée : celle de ce mercredi 13 juillet pour le Conseil des ministres, avec un Emmanuel Macron arrivant seul, et en retard. Tout le gouvernement était déjà assis à la table du Conseil. Et le ministre des Finances est reparti le premier, seul encore sur le gravier de la cour de l’Elysée, son habituel sourire accroché aux lèvres.

Ses collègues, eux, ne sont pas vraiment bavards : « Je ne pense rien ». Réponse sèche de la ministre des Affaires sociales, Marisol Touraine. Parfois quand même une pointe d’ironie : à la question « Quelle était l’ambiance ? », on a vu Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères lever le pouce en l’air et ajouter, « C’était comme ça ! ».

Officiellement de toute façon, le président n’a pas vu le discours d’Emmanuel Macron. Officiellement encore, pas un mot non plus ce matin. Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et vieux compagnon de route du président, se contente d’un commentaire général sur les appétits qui s’aiguisent à gauche : « Dans ce débat au sein de la gauche, je voudrais rappeler un principe de base. C’est qu’aujourd’hui la situation politique, elle est qu’on a un Front national qui doit être autour de 25 %, une droite qui existe et qui va le montrer d’ailleurs, et qui le montre, pour utiliser une formule sarthoise 'Il faut éviter de s’égayer, de se disperser. Il faut éviter. »

Les amis du Premier ministre qui rêvent d’un recadrage d’Emmanuel Macron sont déjà furieux. Un député a ces mots cinglants : « François Hollande doit dire quelque chose. Sinon, il va perdre le peu de crédit qui lui reste. » Le président s’exprimera demain, 14 juillet. Il devrait pourtant à nouveau temporiser.

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