« Il ne sortira jamais de prison, laissez-lui au moins le respect de sa vie privée. » Frank Berton, l'avocat de Salah Abdeslam, termine par ces mots sa plaidoirie. Selon lui, un simple arrêté ministériel n'est pas un cadre législatif suffisant pour mettre en place une telle vidéosurveillance.
« Quel droit a-t-il ? Il n’a aucun droit. Il a simplement celui de pourrir à l’éternité et à perpétuité en maison d’arrêt. Je peux entendre ce discours, sauf que la loi - et c’est ici le débat que nous avons eu au tribunal de Versailles avec le représentant du garde des Sceaux – exige que ce soit le législateur qui prenne de telles mesures. Là, on a un arrêté ministériel en marge et en dehors de toute loi », explique Me Frank Berton.
L'avocat demande donc qu'une loi soit votée. Salah Abdeslam en ferait même un préalable pour commencer à s'expliquer sur le fond de l'affaire.
« Il ne passe son temps qu’à ne parler que des caméras, des caméras, des caméras… Voilà, c’est une obsession pour lui. Je crois qu’il faut l’entendre. Il en fait parfois un préliminaire d’explication devant le juge d’instruction et s’il ne parle pas, c’est vrai qu’il aura quand même moins d’excuses que si la vidéosurveillance est levée », assure l’avocat.
De son côté, l'avocat du gouvernement demande le rejet de ce référé liberté qui ne présente, selon lui, aucune urgence. Le tribunal se prononcera vendredi.
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