Avec son premier meeting, Macron passe à l'offensive

C’est un énième défi à l’autorité du chef de l’Etat. A deux jours de la traditionnelle allocution de François Hollande le 14 juillet, Emmanuel Macron tient ce mardi soir le premier meeting de son mouvement « En Marche ! » à la Mutualité (Paris). Un nouveau pas de candidat. En tout cas, 36 % des Français souhaitent qu'il se présente.

Ambigu. Toujours sur le fil du rasoir. Côté pile, il y a Macron Emmanuel. Le jeune ministre ultra-populaire qui jure la main sur le cœur vouloir rester au gouvernement ; le leader d'« En Marche ! » qui déçoit parfois ses donateurs à force de refuser même en privé de parler de la course à l’Elysée.

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Côté face, il y a le fringuant Emmanuel Macron, sourire scotché aux lèvres, sans cesse en tournée pour son propre mouvement. Un locataire de Bercy qui ignore superbement les quelques bons chiffres de l'économie ; qu'on n'entend pas vanter le « ça va mieux » présidentiel ; qui mord sans cesse la ligne jaune, du statut des fonctionnaires au traité du Touquet qu'il veut voir renégocié.

Sûr de lui, un de ses amis plastronne : « Ne vous demandez pas si Emmanuel Macron sera candidat si François Hollande y va ; mais plutôt est-ce que François Hollande se lancera dans la course si Emmanuel Macron y va... »

François Hollande a déjà sèchement rappelé à l'ordre son ex-conseiller à la télévision : « Il sait ce qu'il me doit. » Réponse immédiate de l'intéressé : « Je ne suis pas son obligé. » Emmanuel Macron est convaincu d'être « invirable », protégé par sa popularité. Commentaire désabusé d'un ministre : « C'est trop tard. Le génie est sorti de la lampe, on ne peut plus le faire rentrer. »

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