Ambigu. Toujours sur le fil du rasoir. Côté pile, il y a Macron Emmanuel. Le jeune ministre ultra-populaire qui jure la main sur le cœur vouloir rester au gouvernement ; le leader d'« En Marche ! » qui déçoit parfois ses donateurs à force de refuser même en privé de parler de la course à l’Elysée.
→ A (RE)LIRE : Macron est-il en marche pour 2017?
Côté face, il y a le fringuant Emmanuel Macron, sourire scotché aux lèvres, sans cesse en tournée pour son propre mouvement. Un locataire de Bercy qui ignore superbement les quelques bons chiffres de l'économie ; qu'on n'entend pas vanter le « ça va mieux » présidentiel ; qui mord sans cesse la ligne jaune, du statut des fonctionnaires au traité du Touquet qu'il veut voir renégocié.
Sûr de lui, un de ses amis plastronne : « Ne vous demandez pas si Emmanuel Macron sera candidat si François Hollande y va ; mais plutôt est-ce que François Hollande se lancera dans la course si Emmanuel Macron y va... »
François Hollande a déjà sèchement rappelé à l'ordre son ex-conseiller à la télévision : « Il sait ce qu'il me doit. » Réponse immédiate de l'intéressé : « Je ne suis pas son obligé. » Emmanuel Macron est convaincu d'être « invirable », protégé par sa popularité. Commentaire désabusé d'un ministre : « C'est trop tard. Le génie est sorti de la lampe, on ne peut plus le faire rentrer. »