Il aura laissé longtemps planer le doute autour de sa possible participation à l'élection de 2017. Il jette finalement l'éponge, alors qu'il disait ne pas vouloir se prononcer avant l'automne. Raison invoquée : Nicolas Hulot ne se sent « ni suffisamment armé, ni suffisamment aguerri pour endosser l'habit de l'homme providentiel et présidentiel », écrit-il dans un communiqué.
Ces derniers mois, il avait pourtant multiplié les pas en avant : tribune dans la presse pour dénoncer l'« indifférence » de l'Europe face au sort des migrants, interview sur sa vision du pouvoir qu'il souhaitait moins dans l'instant.
L'ancien envoyé spécial de François Hollande pour la protection de la planète s'était déjà essayé à la politique lors de la primaire des écologistes de 2011 qu'il avait perdu face à Eva Joly. Cinq ans après cet échec, il restait populaire : des dizaines de milliers de personnes ont signé une pétition pour qu'il se présente. Les sondages lui donnaient entre 9 et 11% des voix au premier tour de la présidentielle.
Déception chez ses partisans
Nicolas Hulot était même parvenu à rassembler l'espoir de la plupart des cadres d'Europe Ecologie-Les Verts, un parti connu pour ses divisions. Du coup, la déception est grande pour ses soutiens, à l'image de Julien Bayou, le porte-parole d'Europe Ecologie-Les Verts.
« D'abord c'est une déception, parce qu'on était nombreux à compter sur lui. Mais après je comprends et je respecte même beaucoup, parce que finalement, il dit tout ce qu'on dit. La présidentielle, c'est la recherche de l'homme providentiel et c'est un mirage. Lui assume de dire "je ne suis pas cet homme-là". C'est le contraire de toute l'arrogance de nos politiques traditionnels. C'est peut-être même pour cela d'ailleurs qu'on plaçait beaucoup d'attente en lui, car on a absolument besoin de sortir de ce cirque – l'opposition ou guéguerre gauche-droite politicienne – et de tracer une bonne route pour le pays. »
Le renoncement de Nicolas Hulot laisse en tout cas un gros vide pour les Verts, reconnait Julien Bayou : « C'est sûr qu'on était en train de s'organiser pour éventuellement le soutenir, donc maintenant ça rebat un peu les cartes. On voit bien qu'il y a quelque chose à bousculer dans ce pays. La candidature Hulot pouvait le faire. Maintenant il va falloir s'organiser pour le faire sans lui, ou en tout cas sans lui comme chef de file. » Aujourd'hui, la famille écologiste va devoir se trouver un nouveau ou une nouvelle candidate pour 2017.
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