Manuel Valls attendu de pied ferme en Corse

Le Premier ministre français Manuel Valls effectue ce lundi 4 juillet un déplacement d'une journée en Corse. C'est sa première visite sur l'île de Beauté depuis qu'il est à Matignon. Une visite importante car plusieurs sujets sont sur la table depuis la victoire des nationalistes aux élections territoriales de décembre 2015.

Avec notre envoyée spéciale à Ajaccio,  Valérie Gas

Manuel Valls le sait, en Corse, il y a des sujets qui fâchent : l’évolution institutionnelle de l’île, la coofficialité de la langue corse, l’instauration d’un statut de résident pour enrayer la spéculation foncière, la fiscalité et la demande de rapprochement d’une vingtaine de prisonniers que les Corses qualifient de « politiques ».

Le Premier ministre avait abordé ces sujets en janvier dernier à Matignon avec les leaders nationalistes, Jean-Guy Talamoni et Gilles Simeoni, qu’il avait reçus comme l’ensemble des présidents de régions élus en décembre 2015. Des entretiens longs et difficiles au cours desquels il avait été décidé de se laisser du temps en créant des groupes de travail.

Manuel Valls vient donc aujourd’hui donner les résultats des réflexions engagées. Des annonces sont attendues au moins concernant la création d’une collectivité territoriale unique en remplacement des deux départements, une demande forte des nationalistes, mais peut-être la moins sensible de leur revendication.

Dans Corse-Matin ce lundi matin, le chef du gouvernement a affirmé que le calendrier de la future collectivité unique de Corse, qui doit naître le 1er janvier 2018, sera « bien sûr » tenu. « Le gouvernement tiendra ses engagements », affirme M. Valls, tout en maintenant son intention de légiférer par ordonnances. Il annonce également la prolongation d'un programme d'aide économique.

Sur le reste, les avancées paraissent plus difficiles. Le gouvernement avait invoqué des risques d’inconstitutionnalité et Manuel Valls avait affiché la plus grande fermeté en déclarant qu'il y avait « des lignes rouges qui ne [pouvaient] pas être discutées. » La question est donc de savoir si le Premier ministre arrive en Corse droit dans ses bottes, où s’il a infléchi sa ligne.

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