Le ministre de l’Intérieur est arrivé sur l'île tôt dans la matinée. Il a rendu visite à la fois aux pompiers et aux forces de l'ordre pour leur manifester son soutien. Bernard Cazeneuve s’est aussi entretenu avec les habitants du quartier des Jardins de l’Empereur et a visité la salle de prière saccagée par les manifestants dans les jours qui ont suivi. Une manière de condamner ces événements.
Bernard Cazeneuve a de nouveau promis la fermeté contre les auteurs des agressions comme contre les débordements racistes qui ont suivi. « Ces actes sont absolument contraires aux valeurs de la République. Ils sont contraires aux traditions de cette île. Ces actes témoignent de la présence dans l’esprit de certains d’une xénophobie pure et simple et de sentiments antimusulmans qui n’ont pas lieu d’être. Ces comportements sont des comportements qui doivent être qualifiés pour ce qu’ils sont, c’est-à-dire des comportements délinquants. Ils seront donc réprimés sans aucune faiblesse. », a-t-il déclaré.
Des habitants de ce quartier populaire ont exprimé une demande accrue de sécurité. « Cette demande est entendue par l'Etat qui renforcera encore, dans les jours à venir, un plan d'action spécifique au quartier », a déclaré le ministre lors d'un discours à la préfecture de Corse. Un plan qui prévoit l'augmentation de la présence policière pour multiplier les opérations de contrôle, lutter contre toutes les formes de trafics, et notamment les trafics de stupéfiants.
Valls : la Corse n'est pas une « zone de non-droit »
Dans une interview, au quotidienLe Parisien (édition du 30 décembre), le Premier ministre Manuel Valls met les choses au point : pas de zone de non-droit en Corse, pas de nation corse, pas de langue corse officielle.
Pour le Premier ministre, « l'Etat ne reculera jamais » en Corse, les responsables du guet-apens de la semaine dernière contre les pompiers et des représailles racistes qui ont suivi, seront identifiés et jugés. Manuel Valls balaie aussi les critiques concernant la visite tardive de Bernard Cazeneuve sur place. « Il fallait rétablir l'ordre », explique le Premier ministre qui précise qu'il se rendra en Corse dans les prochains mois.
Lignes rouges
Manuel Valls en profite aussi pour tracer les lignes rouges sur lesquelles l'Etat ne cèdera pas. Il n'y a qu'une seule nation, la nation française, qu'une seule langue : le français. Il n'y a pas de prisonniers politiques et les assassins du préfet Erignac ne seront donc pas amnistiés.
Manuel Valls, conseiller de Lionel Jospin à Matignon au moment de l'assassinat du préfet Erignac, affiche une fermeté sans faille. Il envoie un message clair aux nationalistes vainqueurs des élections régionales, qui ont manifesté des velléités de renégocier le statut de l'île. Il coupe court à toute revendication de cet ordre. Pour le Premier ministre, « l'attachement de la Corse à la République française n'est et ne sera jamais négociable ».