Sur scène, il y a une trentaine de lits, comme ceux que l'on trouve dans les camps de réfugiés. Six danseuses et danseurs tournent autour, s'agitent, s'y couchent, pour se révéler aussitôt. Le lit, lieu de repos, est devenu ici lieu de souffrance. Ces lits finiront en bûcher symbolique à la fin du spectacle quand les danseurs-réfugiés quitteront le camp.
La danse et le corps
Dans les camps de réfugiés, les corps souffrent. Pour Salia Sanou, la danse est un moyen de les guérir. C'est dans ce but qu'il a monté durant deux mois des ateliers de danse dans les camps de réfugiés maliens au nord du Burkina Faso. « Au début, cela a commencé timidement, explique le chorégraphe, mais dès lors qu’ils ont compris que c’était quelque chose pour eux, avec eux, du coup, ils sont rentrés tout de suite. En moyenne, les ateliers finissaient avec 300 gamins qui sont là à partir de 9 heures, qui vous accueillent. Les moments d’ateliers sont vraiment des moments forts dans les camps, des moments de vie tout simplement. »
Montrer la beauté
Du désir d'horizons est le fruit de ce séjour dans ces lieux de l'exil. Ce n'est pas pour autant une représentation misérabiliste de la réalité. Le chorégraphe burkinabè tient à la beauté tout autant qu'au message : « Dans ce travail, je voulais montrer la beauté, permettre aux gens de rêver, permettre aux gens d’être dans une poésie. »
Salia Sanou ne veut pas faire du beau avec du laid. Il veut juste prouver que la danse permet d'exister.
► Ecouter aussi : Salia Sanou était l'invité de l'émission En sol majeur sur RFI 3/7/2016
► Le calendrier de la tournée de la pièce Du désir d’horizons
► 36e Festival Montpellier Danse, jusqu'au 9 juillet