Les images dévoilées dans cette nouvelle vidéo de l’association L214 sont choquantes. Filmées entre novembre 2015 et mai 2016 dans les abattoirs du Mercantour et de Pézenas, elles montrent notamment un veau visiblement conscient, suspendu de longues minutes pendant lesquelles il se vide de son sang, ou encore des chevaux tirés par un treuil jusque dans le box d’abattage.
Ces actes de maltraitance sont aussi des infractions à la loi. Et ils ont été menés sans contrôle apparent. « Sur les images, on ne voit personne qui intervient pour faire changer les pratiques qui ne sont pas légales. Par exemple, à l’abattoir du Mercantour, on voit que le box d’immobilisation utilisé pour les veaux n’est pas du tout adapté à leur taille. Il n’y a pas du tout de contrôle de l’inconscient, c’est-à-dire qu’on ne regarde pas si l’animal, au bout d’une minute et demie, va tomber dans l’inconscience, de façon à le soulager s’il est encore conscient, en faisant un étourdissement de secours, rapporte Brigitte Gothière de l'association L214. Il y a tout un tas d’infractions qui sont relevées dans ces abattoirs et qui ne sont pas corrigées par des services vétérinaires qui soit ne sont pas là, soit n’interviennent pas. »
Il s’agit de la septième vidéo diffusée par l’association. Les précédentes avaient notamment entraîné la création d’une commission d’enquête parlementaire sur « les conditions d’abattage des animaux de boucherie dans les abattoirs français ».
Les deux abattoirs incriminés ce mercredi 29 juin ont récemment fait l'objet d'inspections ordonnées par le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll. Les résultats seront publiés ce vendredi. Ces inspections font partie de celles ordonnées par Stéphane Le Foll pour l’ensemble des abattoirs français. Elles avaient révélé des manquements graves sur 5 % des lignes d’abattage des établissements inspectés en avril.
Baptisée ainsi en référence à l’article L214 du Code rural qui a reconnu pour la première fois en 1976 que les animaux étaient doués de sensibilité, l’association L214 est parvenue grâce à ses vidéos-chocs à imposer le sujet des conditions d’élevage et d’abattage dans le débat public. Elle a annoncé avoir porté plainte contre les deux abattoirs incriminés ce mercredi.