[Reportage] France: à Calais, les migrants divisés sur le Brexit

Quatre jours après le vote en faveur du Brexit, les frontières du Royaume-Uni pourraient changer. L'une d'entre elles, fixée à Calais depuis 2003, pourrait repartir à Douvres de l'autre côté de la Manche. Face aux 6 000 exilés qui se sont retrouvés bloqués à Calais, certains responsables politiques français et une partie des Calaisiens réclament la renégociation de ces accords. Dans le camp de fortune, les migrants sont tiraillés entre espoirs et inquiétudes.

Main dans la main avec ses deux enfants, Shahed Kech se rend à la distribution du repas. Il est arrivé à Calais avec Ali et Samsor, ses deux garçons, et Bibi, sa femme. L’annonce du Brexit est un vrai soulagement pour la famille. « En tant que réfugié, ça me ravit. Si le Royaume-Uni quitte l'Union européenne, alors ils retireront leurs policiers de la frontière en France, et les contrôles de réfugiés seront plus souples qu'avant, ce sera plus facile », espère-t-il.

Non loin, Adnan Shahad se réveille de sa sieste, les yeux encore un peu endormis. Ce Pakistanais est à Calais depuis 6 mois : « Je ne peux même pas compter le nombre de fois où j'ai essayé de passer en Angleterre. Je ne m'en souviens plus ! »

« Il n’y aura plus aucune chance pour un réfugié »

En entendant parler du référendum britannique, Adnan a souhaité en savoir plus. Pour ce faire, il s'est alors tourné vers un ami anglais. « Je lui ai posé beaucoup de questions. Il m'a dit que peut-être ils arrêteront d'accueillir des réfugiés. » Et d’ajouter : « Il n'y a aura plus aucune chance pour un réfugié de rester en Angleterre. Avant le référendum, c'était possible, maintenant ils vont complètement fermer la frontière. Mais moi je me fiche de la frontière. Si ton rêve, c'est d'y aller, alors tu fais de ton mieux pour y arriver. »

Adnan n'en démord pas. Un jour, il rejoindra l'Angleterre, et reprendra ses études de biologie.

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