Les bureaux de vote ont ouvert à 8h ce dimanche matin pour ce qui sera peut-être l'épilogue de 50 ans de bras de fer. Première du genre en France, cette consultation locale dans 1 051 bureaux de vote permet aux habitants de Loire-Atlantique -un million d'électeurs- de s’exprimer sur le projet prévoyant le transfert de l'actuel aéroport de Nantes-Atlantique, tout proche de la ville, vers le site de Notre-Dame des Landes, au nord de la ville.
Initié par le gouvernement, ce référendum n'a que valeur d'avis, mais le chef de l'État et son Premier ministre Manuel Valls ont promis qu'il serait suivi d'effet. « Si le non l'emporte, le projet sera abandonné. Si le oui l'emporte dimanche, le projet sera engagé », a assuré Manuel Valls.
Une participation assez forte
Les premiers chiffres donnent une participation assez forte au référendum local. Dans le quartier Bellevue à Nantes, le bureau de vote est très animé. Même si dans cette quartier populaire le « non » à l’aéroport serait prioritaire, une habitante confirme qu’elle a voté « oui » car que selon elle, le futur aéroport va engendrer de l’emploi. Mais elle affirme que tous ses voisins sont contre.
De son côté, la maire de Nantes, Johanna Rolland, défend avec enthousiasme ce projet d’aéroport et sa position convainc certains, comme cette dame qui assure suivre le choix des élus. D’autres soulignent que leur « non » à l’aéroport est catégorique. Pour eux, l’aéroport existant de Nantes Atlantique fonctionne très bien et malgré ce qu’on entend, le nouvel aéroport ne va pas créer des emplois durables.
Une consultation « illégitime » selon les partisans du « non »
Mais dans le camp du « non », les associations hostiles au projet ainsi qu'Europe Ecologie-Les Verts et le Parti de gauche, ont annoncé qu'ils ne respecteraient qu'un seul résultat, la victoire du « non ». Ceux-ci dénoncent une consultation « illégitime », en raison de son périmètre réduit au seul département de Loire-Atlantique, réputé plus favorable au « oui ».
Soutenu par les milieux économiques et longtemps porté par l'ancien maire de Nantes Jean-Marc Ayrault, le ministre des Affaires étrangères de François Hollande, ce projet est combattu bec et ongles par des milliers de personnes, écologistes en tête. Afin de bloquer les travaux, quelque 200 opposants se sont installés depuis 2009 dans des logements de fortune sur cette « zone d'aménagement différée » (ZAD) rebaptisée « zone à défendre ».
(Avec AFP)