Un petit tour et puis tout le monde s'en va. En a peine une heure, le défilé était terminée Place de la Bastille. Certains manifestants parlent de simulacre de manifestation.
Kamel Amriou membre du collectif des Sans étiquettes aurait aimé plus de courage de la part des syndicats. « C'est malheureux que les syndicats aient finalement accepté ça. Ils n'auraient jamais dû accepté. Le droit de manifester est un droit constitutionnel », rappelle-t-il.
Pour Laurent Bossier du syndicat Force Ouvriere, il fallait manifester à tout prix. « Ce n'est pas la longueur du parcours qui compte, c'est la détermination des salariés à défendre leurs droits et à défendre les libertés démocratiques. S'il le faut, on sera là en septembre et on sera là aussi le 28 juin pour la prochaine manifestation », annonce-t-il.
L'important dispositif de sécurité - près de 2 000 policiers - a en tout cas calmé les ardeurs des manifestants les plus virulents. Aucun blessé, ni aucune dégradation n'était à déplorer. Le défilé s'est déroulé sans problème en circuit fermé en début d'après-midi, à Paris. Quatre-vingt-quinze personnes avaient été interpellées avant le départ du cortège, essentiellement pour détention d'objets pouvant servir de projectiles. Les forces de l'ordre ont fouillé tous les manifestants.
La manifestation, la dixième depuis mars, contre le texte réformant le Code du travail, avait d'abord été interdite jeudi matin, en raison des violences qui avaient émaillé le cortège le 14 juin. Elle a été finalement autorisée quelques heures plus tard.
Environ 70 000 contestataires ont défilé ce jeudi dans plusieurs villes de province, selon la police, plus de 200 000 selon la CGT. A Rennes, dans l'ouest, des dégradations ont été commises. Cent treize interpellations ont eu lieu sur l'ensemble du pays, selon les autorités.
Les syndicats demandent maintenant à François Hollande de renouer le dialogue. Le président, de son côté, affirme qu'il ira jusqu'au bout et ne renoncera à pas cette réforme. Les syndicats n’entendent pas désarmer et prévoient une nouvelle journée de mobilisation, le 28 juin, jour où les sénateurs voteront le texte.