A quelques heures du début de l'Euro de football, des camions-bennes de la mairie de Paris sillonnaient vendredi la capitale pour évacuer les tonnes de déchets accumulées depuis le début de la grève des éboueurs, même si le retour à la normale n'est pas pour tout de suite.
Anne Hidalgo l'avait promis. « Bien sûr, toutes les ordures seront ramassées », lance la maire de Paris sur BFMTV. Quand ? « Là, maintenant. Aujourd'hui, elles sont en train d'être ramassées », répond-t-elle. « Dès hier soir (jeudi) nous avons pu faire sortir une cinquantaine de camions de plus pour ramasser les ordures normalement et essayer de récupérer le surplus », précise-t-elle.
Les personnels et agents de la Ville de Paris qui bloquent l'usine de traitement des déchets d'Ivry-sur-Seine (le plus important centre de traitement de la région et de France), ont pourtant décidé jeudi de reconduire leur grève jusqu'à mardi, journée de manifestation nationale contre la loi El Khomri.
Des entreprises privées pour ramasser les déchets
Pour faire face à cette grève à l’odeur nauséabonde, la Ville de Paris a annoncé « redéployer » son dispositif afin de faire enlever les poubelles par des entreprises privées. Celles-ci se chargent déjà en temps normal de la moitié des arrondissements parisiens, les dix autres étant gérés en régie publique.
A Saint-Germain-des-Près, le café de Flore a fait appel à une société privée pour enlever la montagne de poubelles. Les camions-bennes privés sont la solution de repli pour ceux en ont les moyens : il faut compter environ 100 euros par restaurateurs. Le trottoir du célèbre café est vide, mais autour, les autres restaurants entassent toujours les déchets sur le trottoir ou dans les caves.
Très critique envers le gouvernement, Anne Hidalgo a également exhorté ce dernier à « dialoguer » avec les syndicats sur le projet de loi travail. « Je prône le dialogue plutôt que les méthodes qui consistent à s'envoyer des coups de menton à la figure », a-t-elle lancé. « Je n'ai pas la formule pour réécrire [l’article 2 ; Ndlr] mais je suis sûre qu'en mettant tout le monde autour de la table, on trouvera une solution qui ne fasse perdre la face à personne, c'est important », conclut-elle.
Quid des Parisiens sur les réseaux sociaux ?
Grève des transports, blocages des raffineries, manifestations et maintenant grève des éboueurs... Sur Twitter, quelques riverains partagent leur exaspération en photographiant une rue où s'amoncellent des ordures. Mais en attendant le ramassage des déchets, les Parisiens s'inquiètent : quelle image renvoie la France alors que débute l'Euro 2016 ?
Et d'autres internautes prennent cette grève avec humour, en réalisant notament des photomontages...
(Avec AFP)