En plus de deux ans d’enquête, 14 suspects ont été mis en examen. Des cadres de l’ex-UMP, des responsables de la campagne présidentielle… Jusqu’au candidat lui-même. L'ancien président Nicolas Sarkozy est soupçonné d'avoir eu connaissance du dépassement de ses comptes de campagne en 2012 – 40 millions d’euros contre les 22,5 millions autorisés. Pour le juge Serge Tournaire, l'ancien président ne pouvait rien ignorer de ce dérapage puisque les mises en garde des experts comptables s'étaient multipliées en mars et avril 2012.
Mais devant les magistrats, Nicolas Sarkozy a fermement démenti. Il a affirmé qu'il n'avait « rien lu » des 46 cartons de factures accumulés durant sa campagne présidentielle. L'ancien chef de l'Etat a mis en cause Bygmalion, la société au cœur du dossier, en rappelant au passage que ses dirigeants étaient très proches de son rival, Jean-François Copé, alors secrétaire général de l’UMP.
Bygmalion est ainsi accusée d'avoir surfacturé ses prestations au profit exclusif de ses dirigeants. Une hypothèse à laquelle les juges d'instruction n'ont pas adhéré. Car une expertise financière a montré que les tarifs pratiqués par la société de communication n’avaient rien de délirant et qu’ils ne permettaient pas de supposer des surfacturations. Et parce que d'autres dépenses suspectes, comme le transport des militants, ont été jointes au dossier, sans aucun lien avec Bygmalion.
C’est en février 2014 que le scandale avait éclaté avec des soupçons de surfacturation chez les proches de Jean-François Copé. Trois mois plus tard, lors d’une confession télévisée, son bras droit, Jérôme Lavrilleux, avait rejeté la responsabilité sur la campagne présidentielle. Après plus de deux ans d’investigations, le flou persiste toujours sur les donneurs d’ordres.
L’enquête terminée, les parties disposent maintenant d’un délai durant lequel elles peuvent demander de nouveaux actes d’enquête, avant que le parquet de Paris rende ses réquisitions et que les juges d’instruction décident de renvoyer ou non les protagonistes devant le tribunal.
Avec AFP