Avec notre envoyé spécial à Saint-Etienne, Bruno Faure
Un feu de pneumatiques brûle devant le dépôt municipal d’où sortent habituellement les camions chargés de la propreté. Les militants de la CGT, comme Mourad Assawi, bloquent de jour comme de nuit. « Tous les éboueurs sont en grève. 95% de l’effectif. Tant qu’on n’a pas les réponses à nos questions, on ne bougera pas », promet-il.
Les Stéphanois et Stéphanoises, déjà victimes des grèves dans les transports, commencent à se lasser : « C’est dégoûtant d’avoir des tas de trucs partout ». « Encore il ne pleut pas, ils ont de la chance. Vous vous rendez-compte », commente une autre habitante. Et Christine, qui tient un commerce dans le centre-ville, s’inquiète pour les jours qui viennent. « Pour l’image de Saint-Etienne, il faudrait que ça s’arrange parce que ce n’est pas très agréable », déplore-t-elle.
Car dans dix jours, le stade Geoffroy-Guichard accueillera son premier match de l’Euro. Attention, prévient Magalie Badiou, secrétaire général CGT des agents territoriaux, le mouvement, auquel se sont greffées d’autres revendications locales, peut durer.
« Cette décision d’avoir un mouvement un petit peu plus dur, il n’y a pas de calcul là-dedans. S'il y avait eu un calcul, on aurait carrément attendu le jour de l’Euro pour faire des actions. Du coup, finalement, ça tombe plus ou moins bien, je ne sais pas. Mais vu qu’il y a cet Euro, on espère qu’effectivement les décisions seront prises avant ». Et pour ajouter à cette crispation, plusieurs militants syndicaux ont été arrêtés cette semaine, puis condamnés pour effraction à la permanence locale du député socialiste.