Dans un entretien au Monde, Pierre Gattaz s'est livré dans le quotidien daté du 1er juin à une nouvelle charge contre les syndicalistes opposés au projet de loi Travail, CGT en tête, qu'il accuse de pratiquer la « terreur » et de se comporter comme des « terroristes ».
Si la CGT a décidé de porter plainte, c'est parce que les propos de Pierre Gattaz encouragent les violences contre les militants. « C'est un appel à l'insurrection contre la CGT, en tout cas à des violences contre la CGT », a déclaré le secrétaire général de l'organisation syndicale Philippe Martinez.
Le Medef appelle les entreprises à recourir à la justice
En réponse à la plainte pour diffamation déposée par la CGT, l'organisation patronale appelle les entreprises dont le fonctionnement est perturbé par les blocages à recourir à la justice.
« Face à la persistance d'une démarche assumée et revendiquée de blocage de l'économie française, le Medef incite toutes les entreprises de France dont le fonctionnement est perturbé voire paralysé par ces blocages, à déposer plainte au titre de l'article 431-1 du Code pénal qui prévoit le délit d'entrave à la liberté du travail », écrit le Medef dans un communiqué.
Des entreprises subissent des préjudices dus à des actions illégales qui n'ont rien à voir avec le droit de grève, explique-t-on au Medef. L'organisation patronale a mis en place une cellule de crise pour épauler les patrons qui souhaiteraient se lancer dans cette démarche.
Valls condamne les propos de Gattaz
Le numéro un de la CGT Philippe Martinez a reçu le soutien de plusieurs personnes, notamment celui de Laurent Berger, son homologue de la CFDT, qui a jugé ces propos « inacceptables ». .
Le Premier ministre Manuel Valls estimé lui aussi que les propos de Pierre Gattaz « ne sont pas acceptables ». « La CGT est une grande organisation que nous respectons », a déclaré ce mardi le Premier ministre.
Les relations entre le chef du gouvernement et le patron du syndicat se réchauffent depuis quelques jours. Une petite éclaircie, donc, même si sur le fond chacun campe sur ses positions.