« Soyez le bienvenu, monsieur le président de la République, parce que nous avons tant de choses à nous dire aujourd'hui. » L'entrée en matière de François Baroin a le mérite d'être claire.
François Hollande était attendu de pied ferme par les élus locaux et il n'a pas été épargné par le président de l'association des maires de France, qui a littéralement vidé son sac : les villes n'en peuvent plus, asphyxiées par la baisse des dotations de l'Etat. « C'est injuste, c'est intenable, c'est trop, c'est trop vite, il faut arrêter les frais, Monsieur le président de la République ! », a martelé François Baroin.
« Injuste », alors que les collectivités ont de plus en plus de missions à remplir. Un message entendu par François Hollande. « J'ai décidé de diminuer de moitié l'effort demandé aux communes et aux intercommunalités en 2017, a annoncé le chef de l'Etat. La baisse prévue des dotations se fera. »
Un milliard d'euros au lieu de deux
Une baisse d'un milliard d'euros au lieu de deux. Le geste a été fraîchement accueilli. François Hollande ouvre encore les cordons de la bourse, sans pour autant satisfaire totalement les élus, à l'image de Jean-Louis Gaillard, maire de Souternon dans la Loire. « Ce sera mieux que rien, dit-il, résigné. C'est pas facile pour la France, donc on prend là encore notre part des sacrifices ! »
Si François Hollande est parvenu à faire baisser la tension avec les maires, la contestation sociale contre la loi Travail n'est toujours pas éteinte, à une semaine de l'Euro de football. Le chef de l'Etat s'est d'ailleurs permis un rappel à l'ordre à la CGT : « Le débat public a sa place mais ne doit jamais être brutal ni atteindre les libertés ».