C’est une foule compacte qui se presse dans cet appartement situé en plein cœur de Paris. Dans une pièce, le drapeau du Kurdistan syrien est déployé au côté du drapeau français, un ancien ministre des Affaires étrangères côtoie des intellectuels qui ont pris fait et cause pour le Kurdistan.
A leur côté, Issa Khaled, le représentant en France du Rojava : « Il y a une nécessité de coordination entre l’administration en place à Rojava et les autorités françaises, à tous les niveaux, au niveau de la francophonie, au niveau commercial, et surtout au niveau de la coopération anti-terrorisme. Nous avons un ennemi commun très sauvage, barbare, c’est le terrorisme. Il ne faut pas oublier, nous avons une histoire commune : la France était une puissance mandataire et c’est sous les autorités françaises que notre territoire a été annexé à l’Etat syrien. »
Du point de vue des autorités françaises, cette représentation n’aura cependant rien d’officiel. En effet, la France n’a pas reconnu l’autonomie du Rojava et veut ménager l’opposition syrienne et la Turquie qui dénoncent la volonté des Kurdes de Syrie de s’arroger un territoire autonome. La position française est cependant acrobatique car le Parti de l'union démocratique (PYD), principal parti du Kurdistan syrien, est devenu aujourd’hui un acteur incontournable dans la lutte contre l’organisation de l’Etat islamique.