C'est un trafic auquel même les policiers ne semblaient pas s'attendre. En échange de 6 000 à 7 000 euros, les migrants, des Ukrainiens, passaient en Angleterre sur des voiliers. Des bateaux de plaisance loués dans différents ports français avec à leur bord des passeurs ukrainiens, là encore, qui opéraient en tant que skippers ou co-skippers.
Un procédé inhabituel, répété au moins une vingtaine de fois sur des navires différents, jusqu'à l'acquisition, il y a quelques mois d'un bateau amarré à Saint-Quay Portrieux, petit port breton de 3 000 habitants.
Le réseau avait été repéré dès 2014 par les douaniers. L'année suivante, le contrôle d'un voilier suivi de l'interpellation des migrants à son bord avait refroidi les passeurs.
Quelques mois de discrétion avant une reprise de l'activité clandestine. Jusqu'à ce vendredi et l'interpellation de cinq hommes : deux skippeurs et trois organisateurs présumés. Tous ont été déférés devant un juge ce mardi. Les sept migrants arrêtés à leurs côtés à bord du bateau ont, eux, été finalement relâchés avec une obligation de quitter le territoire français.