Pour la ministre de la Culture, ce n'est pas la première fois que l'autocensure succède à des coups de force inacceptables. Ce qu'Audrey Azoulay appelle des coups de force, c'est la réaction de l'extrême droite et d'une partie de la droite qui n'ont cessé depuis plusieurs jours de dénoncer la tenue de ce concert.
Black M, c'est un rappeur plutôt populaire, ancien membre du groupe Sexion d'assaut. Il avait chanté en 2010 une chanson dans laquelle il parlait de la France comme un pays de « kouffars », un terme arabe méprisant, qui signifie mécréant.
Le chanteur a depuis fait amende honorable, mais le Front national (FN) ne lui a pas pardonné. Le parti d'extrême droite qui ajoute que pour lui, il n'est pas envisageable de voir un rappeur lors de ces commémorations. Devant l'ampleur de la polémique, le maire de la ville a donc décidé d'annuler le concert craignant des troubles à l'ordre public.
Mais depuis cette annonce, le chanteur, qui est lui-même petit-fils de tirailleur sénégalais, a reçu de nombreux soutiens. En plus de la ministre de la Culture, le secrétaire d'Etat aux Anciens combattants s'est dit « en colère de voir qu'un déferlement de haine » conduit ainsi à l'annulation d'un concert.
Le patron du PS Jean-Christophe Cambadélis a écrit sur Twitter : « Pas fan de #BlackM, mais la police de la pensée du FN, de Ménard et des réacs républicains ça commence à faire beaucoup. »
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