Après quelques jours de polémique, la mairie de Verdun a tranché : Black M ne chantera pas sur la scène meusienne. En cause : les paroles d'une chanson de Sexion d'Assaut datant de 2010, groupe de rap duquel est issu le chanteur. S'adressant à ses parents, il dit : « J'me sens coupable quand j'vois tout ce que vous a fait ce pays kouffar. »
Les élus de droite et d’extrême droite se sont levés contre ce mot « Kouffar », signifiant « mécréants » en arabe.
« Un crachat contre un monument aux morts »
Le Front national a réclamé l'annulation de l'évènement. Pour Florian Philippot, vice-président du parti, ce concert représentait « un crachat contre un monument aux morts ». Une députée Les Républicains (LR) a même lancé une pétition pour le faire annuler.
Dans un premier temps le maire socialiste de Verdun a défendu le chanteur, le qualifiant d’« enfant de la République ». Dans un communiqué, l’élu local a annoncé céder face à « une polémique d'ampleur sans précédent » et un « déferlement de haine et de racisme ».
La décision a en tout cas ravi les détracteurs de Black M. « Superbe victoire de tous les patriotes » a tweeté Robert Ménard, le maire de Béziers. Sur Twitter, Florian Philippot, député européen et vice-président du Front national, se réjouit de l'annulation.
« Colère » du secrétaire d'Etat Jean-Marc Todeschini
Le secrétaire d'État aux Anciens combattants et de la Mémoire Jean-Marc Todeschini a exprimé vendredi sa « colère de voir qu'un déferlement de haine » a conduit à l'annulation du concert de Black M.
« Je veux dire (...) ma colère de voir qu'un déferlement de haine, d'injures et de menaces force un élu à annuler le concert d'un artiste dans un pays où la liberté d'expression et de création sont des valeurs et des droits fondamentaux », déclare le secrétaire d'Etat dans un communiqué.