Cannes ouvre avec un «Café Society» trop léger pour Kristen Stewart

Le 69e Festival de Cannes a fêté ce mercredi 11 mai au soir son ouverture avec un défilé de stars conviées à assister au film d’ouverture « Café Society ». Son réalisateur Woody Allen était en quelque sorte le vrai maître de cérémonie, entouré lors de la montée des marches par Jesse Eisenberg et son héroïne Kristen Stewart, habillée d’un haut noir aussi transparent que son interprétation dans le film.

I Only Have Eyes for You chante la pièce de jazz composée par Harry Warren dans les années 1930. Woody Allen est visiblement tombé sous le charme du Hollywood de cette époque dont il a ressuscité la société avec son Café Society. Et tant pis pour Kristen Stewart. Les bonnes intentions du réalisateur new-yorkais de lui faire changer de registre ont fait perdre son charme à l’actrice américaine.

Jusqu’ici, à Cannes, l’épatante Bella de Twilight nous avait étonnés dans Sur la route du Brésilien Walter Salles, éblouis dans Sils Maria du Français Olivier Assayas et maintenant désenchantés dans ce Café Society de l’Américain Woody Allen.

Kristen Stewart entre Jesse Eisenberg et Steve Carell

Dans le film d’ouverture du 69e Festival de Cannes, Kristen Stewart, alias Vonnie, semble presque inhibée, écrasée par les deux hommes qui l’entourent dans cette romance : tiraillée entre deux amours impossibles à concilier, éclipsée par l’excellent jeu des deux acteurs. Jesse Eisenberg campe avec beaucoup de finesse et d'intelligence Bobby Dorfman, frère naïf et honnête d’un petit gangster new-yorkais. Il monte à Hollywood pour y faire carrière, sans savoir comment. C’est là qu’intervient Steve Carell, bluffant dans son rôle de l’oncle Phil, puissant agent de stars, de Greta Garbo à Ginger Rogers, mais très réticent à l’idée d’engager son neveu Bobby dans ce milieu hostile et cynique. Le drame ne tarde pas à arriver, les deux hommes tombent amoureux de la même femme…

Le match Hollywood – New York

Avec Café Society, Woody Allen signe son 46e film et sa énième déclaration d’amour à New York, ville magistralement recréée par Vittorio Storato (Apocalypse Now, Le Dernier empereur). Car c’est bien sûr sa ville natale qui tire son épingle du jeu, entre un Hollywood aussi riche qu’ennuyeux tournant autour de son nombril et un New York autrement cruel, mais sincère. Dans le Bronx ou à Manhattan, les disputes se règlent par balles, et si le voisin ne baisse pas le volume de sa radio, il risque de se retrouver coulé dans le béton.

Un regard lointain « bigger than life »

Malgré des bons mots et dialogues ciselés dans une mise en scène rythmée et réussie, Kristen Stewart n’arrive pas à se forger un caractère, à incarner cet amour fatal qui l'empêche de se décider entre l’oncle et le neveu. Après avoir mis fin à sa double vie, sa vie change, mais ses sentiments perdurent. Et à chaque fois, le bonheur, à peine touché, s’enfuit déjà… Hélas, il faut attendre jusqu’à la fin pour redécouvrir dans un regard lointain l’aura « bigger than life » si typique de l’actrice.

Mais tout n’est pas perdu. Après les paillettes et la gloire du film d’ouverture, Kristen Stewart remontera mardi prochain les marches du Palais des festivals pour Personal Shopper. Dans le film d’Olivier Assayas, elle incarne Maureen, une jeune Américaine à Paris en charge de la garde-robe d’une célébrité.

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