Il sentait la mort fouiner sans arrêt autour de lui comme un cochon truffier, mais il ne pouvait s’empêcher de fustiger « tous les enculés qui vont se frotter les mains et ça m’énerve grave de crever avant eux ! »
Des mots qui traduisent bien le tempérament d’un homme qui toute sa vie sera resté un rebelle, un anarchiste , un dessinateur politique qui ne pliait jamais : anti-colonialiste pendant la guerre d’Algérie, anticapitaliste, anti-clérical, anti-sioniste , il sera au centre de nombreuses polémiques.
De « Charlie Hebdo » à « Siné Mensuel »
La grande aventure de sa vie, ce sera Charlie Hebdo qu’il rejoint en 1981, jusqu’à la rupture fracassante en 2008. Accusé d’antisémitisme pour une chronique sur Jean Sarkozy, le dessinateur est évincé par Philippe Val, le monde intellectuel se déchire entre pro- et anti-Siné.
Relaxé par la justice, le dessinateur ne baisse pas les bras et lance Siné Hebdo, auquel collaborent une pléiade de fidèles, de Guy Bedos à Philippe Geluck en passant par Michel Onfray… « Le Canard qui ne respectera rien », c’était son mot d’ordre, sera remplacé en 2010 par Siné Mensuel, « Le Journal qui fait mal et ça fait du bien ». Siné Mensuel continuera le combat, a annoncé la fille du dessinateur.