Jusqu'à présent, le déroulé du vote des expatriés ne posait aucun problème. Le scrutin électronique hors de métropole est d'ailleurs écrit noir sur blanc dans le guide électoral de la primaire.
Mais il a suffi d'un vote organisé à la dernière minute, mardi soir, pour changer les règles d'un électorat potentiel de 1,2 million de voix.
Pour se justifier, l'ancien chef de l'Etat et actuel président du parti avance l'égalité pour tous, entre dit-il « le mec de la Somme qui va faire 40 kilomètres pour voter » et le « golden boy de New York qui n'aurait qu'à appuyer sur un bouton ».
Désormais, tout le monde devra déposer un bulletin dans l'urne. Un Français qui vit en Australie par exemple, loin des grandes villes, devra donc parcourir des centaines de kilomètres pour rejoindre le poste consulaire le plus proche. De quoi décourager certains d'aller voter.
Et c'est peut-être ce qui se cache derrière ce coup de Nicolas Sarkozy : réduire le plus possible le nombre d'électeurs à la primaire pour asphyxier son premier rival, Alain Juppé.
Pour l'instant, le camp de Nicolas Sarkozy balaie les critiques. « Les candidats n'avaient qu'à être là », rétorque Eric Woerth avant de se moquer des « caprices de divas ».
La haute autorité chargée du bon déroulement de la primaire à droite a réagi ce mercredi en désavouant Nicolas Sarkozy. Elle demande au bureau politique, qui doit se réunir dans 15 jours, de revenir sur le sujet.