Défilé du 1er-Mai en France: manifestation sous tension et incidents à Paris

Le défilé du 1er mai, placé sous le signe de la lutte contre le projet de loi Travail, a rassemblé dimanche 84 000 personnes en France, selon les autorités, avec des incidents en amont de la tête du cortège à Paris, qui ont fait deux blessés légers.

Plus de 280 manifestations dans toute la France qui se sont « pour la plupart déroulées dans de bonnes conditions », selon le ministre de l'Intérieur. Dans un communiqué, Bernard Cazeneuve a néanmoins déploré des « incidents inacceptables » dans la capitale de la part d'une « minorité violente et marginale ».

Au total, 18 personnes ont été interpellées, dont 10 à Paris, où un policier et un manifestant ont été blessés légèrement, selon lui. En marge du défilé entre Bastille et Nation, des jeunes masqués voire casqués ont dégradé du mobilier urbain et, aux cris de « tout le monde déteste la police », lancé des projectiles sur les forces de l'ordre, qui ont riposté par des tirs de gaz lacrymogène.

Les derniers manifestants ont quitté vers 20h une place de la Nation et deux heures plus tard, c'est place de la République que plus d'une soixantaine de « casseurs » ont jeté des projectiles sur la police, qui a riposté par des tirs de gaz lacrymogène pour les contenir, selon une source policière.

Un peu plus tôt dans la journée, le cortège, sous tension, a été coupé en deux, arrêté pendant plus d'une heure. De nombreuses familles se sont retrouvées au milieu des gaz lacrymogènes mais n'accusent pas pour autant les fauteurs de troubles.

Sept syndicats font front commun

Selon la préfecture de police, le défilé parisien du 1er mai a rassemblé 16 000 à 17 000 participants, 70 000 selon la CGT, qui ont marché à l'appel de sept syndicats de salariés et de jeunes : FO, CGT, FSU, Solidaires, Unef, FIDL et UNL.

Pour ces manifestants, le mot d'ordre principal était: « Retrait de la loi travail, ni amendable ni négociable ». La CGT refuse tout compromis et exige le retrait du projet de loi avec un point essentiel inacceptable.

« Tout ce que le gouvernement nous présente comme des avancées peuvent être cassées du fait que dans chaque entreprise on fait ce qu’on veut. Donc le point essentiel de notre opposition à ce projet de loi, c’est le fait de la dérogation : plus de code du travail, plus de conventions collectives. Le gouvernement peut toujours décider de retirer ce texte », explique Philippe Martinez.

Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU, fonction publique, déplore qu'un gouvernement de gauche soit l'artisan de la casse des droits des salariés.

« Ce qu’on attend d’un gouvernement de gauche c’est qu’il soit promoteur de lois qui vont dans le sens du progrès social et qui, aussi, produise des droits nouveaux. On a un gouvernement qui est aujourd’hui est un peu en train de s’enliser mais qui n’écoute pas non plus. Depuis un mois, le gouvernement aurait pu essayer d’analyser la situation et entendre ce que dit, par exemple, cette intersyndicale. Je pense qu’on aurait avancé un peu plus vite », estime-t-elle.

De leur côté, les syndicats dits réformistes (CFDT, CFTC et Unsa et la FAGE pour les étudiants) ont préféré organiser des tables rondes, dont l'une sur la loi travail.

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