La prolongation de l'état d'urgence jusqu'à l'Euro fait toujours débat

Manuel Valls a annoncé mercredi 20 avril que le gouvernement voulait prolonger de deux mois l'état d'urgence instauré le soir des attentats du 13 novembre. Soit jusqu'au 26 juillet, le temps de l'Euro de football et du Tour de France. C'est la troisième fois qu'il sera prorogé. Et ce n'était pas vraiment ce qu'avait prévu l'exécutif.

L'état d'urgence pendant l'Euro « ne serait pas forcément un bon message ». Voilà ce que confiait François Hollande en janvier dernier. Mais aujourd'hui, le président français ne veut pas prendre le risque de le lever et se retrouver accusé de laxisme en cas de nouvel attentat.

Alors l'état d'urgence, jusqu'à quand ? Le gouvernement l'assure : il veut en sortir, mais pas sans avoir d'abord renforcé la loi. L'exécutif compte sur le projet de réforme pénale, toujours en discussion au Parlement.

En attendant, cette nouvelle prolongation fait toujours grincer des dents chez les Verts et à la gauche de la gauche. L'écologiste Noël Mamère et l'ex-socialiste Pouria Amirshahi n'y voient qu'un moyen de faire « perdurer un état général de peur collective ».

A droite, le député Eric Ciotti regrette « l'amateurisme du gouvernement », incapable à ses yeux d'anticiper l'Euro et le Tour de France. Eric Woerth, le secrétaire général des Républicains, estime lui qu'il faut savoir mettre fin à cet état d'urgence, qu'il juge d'ailleurs incompatible avec les fan-zones prévus pendant l'Euro.

La prolongation de l'état d'urgence au-delà du 26 mai sera soumise au Parlement. L'opposition râle, mais devrait la voter, comme elle l'a déjà fait par deux fois depuis le 13 novembre.

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