Essai clinique mortel à Rennes: la molécule était toxique

C'est un essai clinique qui avait viré au drame au mois de janvier à Rennes dans l'ouest de la France. Une personne avait trouvé la mort, 4 autres avaient dû être hospitalisées. Tous ces volontaires avaient testé une molécule destinée à soulager les douleurs. Trois mois après, presque jour pour jour, les experts qui avaient été mandatés pour mener l'enquête ont présenté leur rapport, et leur conclusion est formelle : c’est bien la molécule qui est en cause, les règles ont été globalement bien respectées.

Les experts de l’Agence nationale de Sécurité du médicament (ANSM) ont passé plus de 600 heures sur le dossier et ils confirment ce que l’on soupçonnait déjà : cet accident inédit est bien lié à la toxicité de la molécule testée par le laboratoire Biotrial.

Leur rapport met globalement hors de cause l’organisation de ces essais cliniques par laboratoire portugais même s’il souligne que certaines règles de bons sens n’ont pas été respectées, la molécule a ainsi été administrée aux autres volontaires alors que l’état du premier patient s’était dégradé. Autre manquement, la brochure d'investigation contenait un assez grand nombre d'erreurs et d'imprécisions.

Cet avis exonère aussi l’Agence européenne du médicament qui avait autorisé cet essai. Le médicament testé « ne pouvait être à priori considéré comme un produit à risque », selon la commission.

Ces conclusions étaient très attendues dans le monde de la pharmacie. En effet, une dizaine de molécules très proches, destinées à soulager les douleurs en imitant l'effet du cannabis, sont actuellement en cours de développement par divers laboratoires.

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