France: un collectif d'avocats à l'attaque pour défendre les interprètes afghans

Durant l’intervention en Afghanistan, ils étaient près de 700 interprètes afghans à traduire au quotidien les soldats français. Depuis le retrait de la France fin 2012, plus de 200 demandes de visa ont été envoyées à l'ambassade française à Kaboul, mais seulement une trentaine d'interprètes est pour l'instant arrivée en France. Pourtant, les autres sont menacés de mort dans leur pays. Pour la première fois, un collectif d'avocat a décidé de faire valoir les droits de ces civils qui travaillaient pour l'armée.

Pendant plusieurs années, Abdul Razik a été employé comme interprète de l'armée française en Afghanistan. Lui a de la chance, il est arrivé en France samedi dernier. Il raconte le quotidien des autres traducteurs restés là-bas : « Il y a des menaces de décapitation, de mort. Nous recevions des tracts en Afghanistan où il était écrit que les interprètes sont tous des espions, des traîtres et des infidèles pour leur pays. Quiconque les tue va au paradis ».

Un collectif d'avocat français a donc décidé de prendre les choses en main. En effet, la France ne délivre ses visas qu’au compte-goutte et parfois même refuse la demande.
« Lorsqu’ils se présentent à l’ambassade, on leur remet ce papier, qui est une décision de refus et qui n’est absolument pas motivée », explique l'avocate Coralie Camus. Désormais, chaque refus fera l'objet d'une suite judiciaire, affirme Françoise Garde, elle aussi avocate.

Le collectif estime que l'Etat ne remplit pas son rôle de protection fonctionnelle qu'il se doit d'apporter à tous ses agents.

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